Un étudiant de l’Université de Saint-Boniface regrette l’absence d’un centre autochtone | Radio-Canada (2025)

Beaudry Labossière, un étudiant de l’Université de Saint-Boniface (USB), est déçu qu’il n’y ait pas de centre autochtone au sein de l'établissement francophone situé à Winnipeg. Selon son dernier rapport annuel, environ 12% de la population étudiante est Autochtone, dont 96%est composée de Métis.

On leur offre trop peu de ressources, affirme Beaudry Labossière en entrevue. Il a récemment signé une lettre à la rédaction du journal La Liberté à ce sujet.

L'Université de Saint-Boniface a besoin d'en faire plus, dit l’étudiant en relations internationales et en histoire. Selon moi, une façon plus simple serait de donner un espace aux personnes autochtones pour se rencontrer.

Publicité

Là, toutes les autres universités en ont un. C'est complètement ridicule que l'USB n'en ait pas, soutient-il.

L’Université du Manitoba, l’Université de Winnipeg et l’Université de Brandon comptent toutes les trois des centres qui sont des lieux physiques destinés aux étudiants autochtones et où des ressources spécialisées leur sont offertes.

À lire aussi:

  • L’Université de Saint-Boniface estime ne pas avoir à s’excuser pour les pensionnats autochtones
  • Une université manitobaine veut aménager un espace de réconciliation sur son campus
  • L’Université de Saint-Boniface peut-elle accorder une place de choix à la réconciliation?
  • Un groupe d'étudiants de l'USB milite pour un cours obligatoire sur l'histoire autochtone

Beaudry Labossière note que c’est particulièrement surprenant, étant donné la relation de longue date entre l’USB et les Métis. Le fondateur du Manitoba, Louis Riel, avait lui-même étudié au Collège de Saint-Boniface, l'établissement qui est devenu l’USB.

L’étudiant estime ainsi que l’USB se retrouve toujours un peu à l'arrière lorsqu'on la compare aux autres institutions universitaires.

Publicité

En 2019, par exemple, l’USB avait fait la manchette en refusant, à la différence des universités de Winnipeg et du Manitoba, de présenter ses excuses aux victimes des pensionnats pour Autochtones. Il s’agissait d’une demande formulée par la présidente de l'Association des étudiants métis de l’USB à l’époque.

L'ancien recteur de l’USB Gabor Csepregi estimait que la responsabilité de l’Université dans les pensionnats pour Autochtones n’est pas établie. Selon lui, l'établissement n’était pas tenu de suivre l'exemple de ses homologues.

L’USB a refusé une demande d’entrevue au sujet des ressources offertes aux étudiants autochtones et pour réagir aux propos de Beaudry Labossière. Dans une déclaration écrite, la rectrice de l'USB, Sophie Bouffard, regrette qu'il n'ait pas utilisé les mécanismes à la disposition des membres de la population étudiante pour partager ses préoccupations.

Elle assure que l’USB a pris contact avec l’étudiant pour ouvrir le dialogue et l’inviter à lui faire part de ses suggestions.

Sophie Bouffard souligne que l’établissement est résolument engagé dans un cheminement de réconciliation adapté aux besoins de sa population autochtone et à son contexte unique de francophonie minoritaire.

C’est pourquoi [l’USB] préconise une approche distincte de celles des établissements majoritaires, qu’elle met en œuvre progressivement en consultation avec plusieurs membres et organisations autochtones, ajoute-t-elle.

Dans un courriel, la directrice du bureau de communications de l’USB, Nathalie Roche, souligne diverses mesures que l'Université a prises sur le front de la réconciliation ces dernières années. Elle compte notamment quatre personnes dans son Réseau des aînés pour offrir des perspectives autochtones aux étudiants et elle est membre du Manitoba Collaborative Indigenous Education Blueprint, qui œuvre pour l'excellence en matière d'éducation autochtone.

Un centre de réconciliation qui se fait attendre

En juin2024, l’Université a indiqué qu’elle souhaitait créer un espace de dialogue et de réconciliation dans le pavillon Marcel-A-Desautels. À ce moment-là, l’Université avait dit qu’il était prévu que l'œuvre serait dévoilée en septembre de la même année, mais cela n'a pas été le cas.

Dans son courriel, Nathalie Roche affirme que des consultations à ce sujet sont toujours en cours.

L’espace de dialogue et de réconciliation est en cours de consultation auprès de nos partenaires autochtones afin que sa conception reflète au mieux l’art et la culture autochtone locale et réponde aux besoins de notre communauté éducative, écrit la directrice du bureau de communications de l’USB.

Nous prenons le temps nécessaire afin de ne pas brûler des étapes, la consultation et la collaboration étant au cœur de ce projet de réconciliation, ajoute-t-elle.

Nathalie Roche explique qu’un espace de réconciliation, telle que le conçoit l’USB, est un espace ouvert à tous sur le campus. Le lieu a pour vocation de mettre en valeur l’art et la culture autochtones, d’être inclusif et de favoriser la réflexion et le dialogue.

Les centres pour étudiants autochtones des autres universités s’adressent plutôt exclusivement à la population autochtone sur le campus. Nathalie Roche confirme qu’il n’y a aucun espace dont l’usage est réservé aux étudiants autochtones de l’USB.

Beaudry Labossière relève une certaine volonté quant à l’espace de réconciliation, mais souligne que rien n'a encore été fait. Il ajoute qu’il n’a pas été informé de consultations à ce sujet.

S’il a décidé de prendre la parole, c’est qu’il est un fier membre de la communauté francométisse, et que l’USB lui tient à cœur. C’est par amour que je pense que quelque chose devrait être fait, ajoute-t-il.

L’association étudiante de l’USB, qui dispose d’un poste de représentant des étudiants des Premières Nations, Métis et Inuit, n’a pas répondu à une demande d’entrevue de Radio-Canada, tout comme la Fédération métisse du Manitoba (MMF).

L’Union nationale métisse Saint-Joseph du Manitoba a refusé une entrevue à ce sujet, indiquant qu’elle collabore depuis plusieurs années avec l’USB.

Avec les informations de Cedrick Noufele

Un étudiant de l’Université de Saint-Boniface regrette l’absence d’un centre autochtone | Radio-Canada (2025)
Top Articles
Latest Posts
Recommended Articles
Article information

Author: Roderick King

Last Updated:

Views: 6151

Rating: 4 / 5 (71 voted)

Reviews: 94% of readers found this page helpful

Author information

Name: Roderick King

Birthday: 1997-10-09

Address: 3782 Madge Knoll, East Dudley, MA 63913

Phone: +2521695290067

Job: Customer Sales Coordinator

Hobby: Gunsmithing, Embroidery, Parkour, Kitesurfing, Rock climbing, Sand art, Beekeeping

Introduction: My name is Roderick King, I am a cute, splendid, excited, perfect, gentle, funny, vivacious person who loves writing and wants to share my knowledge and understanding with you.